Gens de Flores

Comme s’il fallait systématiquement, pour découvrir un pays, attendre la fin du séjour, nous avons enfin fait des rencontres d’Indonésiens.
De vraies belles rencontres.

Bena

Après le parc national de Komodo, direction vers l’est de l’île de Flores en direction de Maumere.
Bajawa est une étape intéressante (et nécessaire, après 10h de route sinueuse) par les villages qui l’entourent. L’ethnie locale, les Ngada, a conservé une architecture traditionnelle inspirée par un mélange de catholicisme et d’animisme.

Bena Bena Bena

Les maisons aux toits en chaume, très hauts, sont ornées de figurines en bambou. Les terrasses sont « décorées » de crânes et mâchoires de buffles, qui prouvent la fertilité de la famille. Au centre du village, des constructions en pierre et en bois : le Ngadhu, une sorte de grand parasol, représente le Dieu « mâle ». Son équivalent, le Bhaga, une mini-maison, représente le Dieu « femelle ».
Nous visitons le village de Bena, très joli mais qui nous laisse assez dubitatifs : c’est au bord de la route, visité en une demi-heure, et on craint un peu le folklore pour touristes.

Bena - ornements

Yossef

Yossef

Heureusement, nous discutons un peu avec Yossef, qui récolte les « donations » à l’entrée du site. Il nous guide jusqu’à des sources chaudes et nous propose de dormir chez lui. Yossef s’avère être le chef du village depuis 50 ans et il en a 84 ! Nous mangeons dans sa chambre / cuisine / salle à manger à la lumière d’une bougie et malgré son anglais approximatif, il nous raconte quelques histoires passionnantes.

Nous vivons quelques heures de la vie du village.
Le lendemain nous le voyons s’éveiller doucement, d’abord les coqs, puis les chiens, les cochons et enfin les villageois emmitouflés dans leur ikat (tube de tissu qui sert de robe, jupe, tour d’épaules…).

Yossef

Moni

De la ville de Moni, nous voulons rejoindre le sommet du Kelimutu, un volcan aux trois lacs de couleurs différentes (et évoluant suivant les périodes !). On y monte en voiture pour le lever de soleil ou… on peut s’y rendre à pied, pour par exemple y camper ! Enfin, il paraît qu’un touriste allemand l’a fait il y quelques années, mais il est redescendu dans la nuit, dérangé par les esprits qui rôdent autour des lacs.
Nous voilà prévenus.

Montée à Kelimutu

Est-ce une mise en garde des esprits ? En tout cas, nous montons depuis Moni sous une pluie battante, entre les villages et les cultures en terrasse. Armés du plan sommaire du Lonely Planet, il nous faut demander notre route à chaque occasion et l’accueil des villageois est souvent curieux et amusé, toujours très chaleureux.

 

Montée à Kelimutu

Markus

Aux alentours du village de Pemo, nous sommes paumés. Nous allons frapper à la porte d’une maison en bambou et déclenchons un vent de panique ! Markus et sa femme Martina nous prennent par le bras, nous enlèvent nos sacs, nous enfilent un ikat, nous servent du thé et du café, nous remplissent les mains de bananes. Nous n’avons pas eu le temps de demander notre chemin, nous sommes pris au piège !

Markus et sa famille

Nous passons quelques heures très marrantes à prendre des photos avec toute la famille et échanger quelques mots, puis reprenons notre route. Mais nous promettons de repasser le matin suivant.

Nous campons au sommet et le matin suivant nous sommes réveillés par les nombreux touristes et leurs guides Indonésiens très perturbés par ces deux occidentaux atypiques.

Kelimutu

Le temps est très nuageux, mais des éclaircies nous permettent de voir les trois lacs : un noir, un bleu clair, un bleu foncé.

Entre lacets, à Kelimutu

C’est très beau, mais en comparaison, le lac du Kawah Ijen nous avait plus marqués. Sans parler du Rinjani…

Tout compte fait nous avons surtout hâte de retourner chez Markus et sa famille. Ce que nous faisons dans la descente. Cette fois un vrai repas est préparé : maïs grillé en apéro, puis nouilles frites aux carottes du jardin : délicieux et gargantuesque.

Martina et sa fille Juli

Nous n’acceptons pas tout ce qu’ils nous proposent car c’est gênant, vu les conditions dans lesquelles ils vivent. Pas d’eau courante, pas d’électricité. Une pièce pour la cuisine au feu de bois, une autre tapissée de bambou pour y dormir.
Encore quelques photos et rigolades, et nous repartons chargés de… dix huit bananes.

 

Markus et sa famille Les sources chaudes... et un intrus

Globe-trotters

Le soir nous faisons une rencontre d’un autre type, enfin d’un autre voyageur ! Nous passons la soirée avec Nicolas, un Français reliant le Japon à la France… à vélo (et non pas « en vélo »). C’est très sympa de partager nos expériences. Son approche est différente de la notre, mais nos attentes se rejoignent : ce n’est pas la première ni la dernière soirée où nous refaisons le monde avec d’autres globe-trotters et c’est très bien ainsi ! Nous n’avons pas pris la peine de citer ici tous les voyageurs sympas que nous avons déjà croisés mais notre carnet d’adresse s’épaissit !

Nicolas et sa maison à pédales

Ne ratez pas la photo d’Olivier essayant en vain de maîtriser le vélo de Nicolas chargé de 80 kg, sur son blog, nicoenasie.blogspot.com

 

Anyela

Le jour suivant nous rendons visite à Anyela qui propose des fruits et pleins d’infos sur les plantes du coin. Nous ne serons pas déçus. Si Anyela vend ses salades de fruits – pour une misère – nous nous sommes sentis amis plus que clients. Nous mangeons de la papaye, des bananes, des oranges, du tapioca accompagné de sambal maison (sauce piment – menthe – orange… miam !).

Anyela dans son jardin Anyela prepare de la papaye Anyela et sa famille

Nous ramassons des pomelos sur l’arbre, apprenons tout un tas de choses sur les fruits, les racines, les fleurs, les récoltes.
Et surtout, nous testons la « drogue » locale, le sirih pinang : un chaton de bétel, un petit morceau de noix de bétel, une pincée d’une poudre blanche très forte.

 

Sirih Pinang

Verdict : c’est mauvais et ça pique la langue pendant deux jours.

Sirih Pinang

Pourtant dans la région, la plupart des femmes chiquent le sirih pinang à longueur de journée… ce qui leur rend les dents rouges et noires, c’est du meilleur effet !

Anyela voudrait créer un vrai restaurant alors nous l’aidons à trouver les mots pour le futur affichage et lui donnons quelques conseils de « clients ». Nous souhaitons vraiment qu’elle arrive à vivre de cette activité, elle le mérite !

Les parents d'Anyela

Comme à chacune de ces rencontres, nous promettons d’envoyer un tirage des photos que nous prenons… puis repartons à contrecœur, tombés sous le charme des gens de la région.

 

 

Ca pousse

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6 réponses

  1. noeL dit :

    Hello,

    Que de bonheur de vous voir et lire à chaque nouvelle étape !

    Je me pose cependant 2 questions :
    . Est-il possible de mettre en place sur votre blog un globe ? .. Pour plus facilement arriver à visualiser votre parcours et votre étape ..
    . La pilosité faciale d’Olivier prend des proportions intéressantes … quid de celle des membres inférieurs de Céline !? 😛

    Bisous les amoureux et merci pour vos posts qui font rêver et donnent tellement envie de venir vous rejoindre,

    noeL

  2. Plein les yeux le lundi matin comme ça c’est très agréable. Vos photos et vos histoires font rêver, même si on garde bien en tête ici que tout ça se mérite !

  3. Olivier dit :

    [quote]Vos photos et vos histoires font rêver, même si on garde bien en tête ici que tout ça se mérite !
    C’est bien, il y en a qui suivent ! 😉

  4. Olivier dit :

    [quote]Que de bonheur de vous voir et lire à chaque nouvelle étape !

    Je me pose cependant 2 questions :
    . Est-il possible de mettre en place sur votre blog un globe ? .. Pour plus facilement arriver à visualiser votre parcours et votre étape ..
    . La pilosité faciale d’Olivier prend des proportions intéressantes … quid de celle des membres inférieurs de Céline !? 😛

    Bisous les amoureux et merci pour vos posts qui font rêver et donnent tellement envie de venir vous rejoindre
    Merci pour les compliments, ça nous motive à nous enfermer dans des cyber cafés !
    Pour répondre à tes questions :
    – l’idée du globe est très bonne, la preuve, je l’avais déjà eue. Va juste falloir trouver encore quelques heures pour mettre ça en place 😉
    – ma pilosité tend effectivement à sortir de mon contrôle, elle est actuellement de type monstroplante. Jusqu’où cela va-t-il s’arrêter, comme on dit ? En revanche, Céline avait insité pour alourdir son sac avec… un épilateur électrique !

    Enfin, pour ce qui est de nous rejoindre… il ne tient qu’à toi ! Le  globe que je prévoie de mettre sur le blog aura aussi notre itinéraire futur… à bon entendeur !

  5. Marie Claire dit :

    merci pour toutes ces images, cela confirme ce que j’imaginais sur Flores et donne bien envie d’y aller…un jour…
    continuez à faire de si belles rencontres,
    bises
    mc

  6. Jijul dit :

    Oliv dans les sources chaudes, ou Giraya l’ermite pas net , pour les naruto philes. Pour les autres, c’est un vague gourou ninja qui s’inspire dans les bains pour la rédaction de ses nouvelles érotiques

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