Bemo dodo bemo

L’Indonésie, c’est beau.
Mais c’est grand. Et c’est compliqué.
Un petit aperçu de ce qui fait aussi le charme des voyages… ou pas.

On the road again

Après la rando du Rinjani, nous voulons rejoindre l’île de Flores, à environ 500 km et séparée de Lombok par une autre île, Sumbawa. Gregor a choisi la facilité, il prend un taxi vers l’aéroport où il essayera d’attraper un vol direct (il s’avèrera qu’il prendra un bus, mais un seul)

Mais nous voulons contrôler notre budget et nous limiter si possible aux moyens de transport « des locaux ».

Le matin du jeudi 17 juin, réveil à 6h pour essayer d’attraper le premier bemo (les minibus du coin). Après une demi-heure d’attente, un bemo est annoncé pour une demi-heure plus tard. Mais nous ne voulons pas perdre de temps alors nous acceptons « l’offre » du patron de l’hôtel : il nous emmène en voiture pour deux fois le prix du bemo.

Arrivés à Bayan, à seulement 5 km, nous devons d’abord traverser le marché particulièrement bondé : les camions se disputent violemment la route avec les scooters. Heureusement le bemo pour Labuhan Lombok, départ du ferry, est encore à l’arrêt. Seulement le conducteur veut (après négociation) 25 000 roupiahs par personne, ce qui est de toute évidence deux fois le prix normal. Soit, nous n’avons pas le choix.
Ensuite nous attendons une heure qu’il démarre. C’est habituel ici d’attendre de remplir le bus avant de partir. Mais là, c’est un peu long !

Ojek

Deux heures plus tard nous sommes au port de Labuhan Lombok. Enfin, pas exactement. Il reste 5 km à parcourir pour arriver au port. Comme d’habitude à la descente du bus les motards nous sautent dessus : 5000 roupiahs chacun pour y aller en ojek (moto). Pourquoi pas, mais avec nos énormes sacs, c’est peu pratique. Et puis lorsqu’on demande le prix aux bemos, ils rappliquent, parlent au chauffeur, et comme par hasard c’est toujours plus cher que la moto : de vraies méthodes de bandits ! Alors on finit par prendre une calèche, pour le même prix mais deux fois moins rapide. Mais au moins, nous n’avons pas cédé au chantage.

Une fois au port notre objectif est de trouver un bus relativement confortable et surtout direct pour Flores. Mais tout ce qu’on nous propose, ce sont des minibus qui font la traversée puis quelques kilomètres, pour 5 fois le prix du ferry : l’arnaque !

Ferry n°1

Nous prenons donc le ferry en piétons. De l’autre côté, sur l’île de Sumbawa, même effervescence chez les arnaqueurs qui voient débarquer le touriste-pigeon. On nous propose tout et n’importe quoi, mais toujours en multipliant les prix (jusqu’à 5 fois !) et jamais pour un bus direct pour l’autre bout de l’île. Nous nous « réfugions » auprès d’un policier qui nous indique le « vrai » bus pour Sumbawa Besar, notre prochaine étape à défaut de mieux. Évidement, c’est 20 000 rupiahs par personne, et pas 12 000 comme indiqué dans le Lonely Planet de janvier 2010, mais nous avons abandonné l’idée de nous y fier.

Le bus est bien vétuste, il s’arrête une heure dans une ville paumée, et il fait très chaud : cette journée commence à être longue. Quatre heures plus tard, nous sommes à Sumbawa Besar, capitale de l’île. Enfin… nous sommes au terminal de bus ! Pour rejoindre le centre, c’est 10 000 rupiahs par personne en moto. Comme par hasard, c’est le même prix lorsqu’on demande au premier bemo. Nous nous éloignons, arrêtons un bemo qui passe sur la route. Celui-ci a l’air plus sympa, et il demande la moitié. Ça fait toujours 5000 par personne au lieu de 2000 écrits dans le Lonely Planet. Le lendemain nous paierons le prix normal : 2500…

Actuellement 10 000 rupiahs correspondent à peu près à 1 euro. Tout ça peut donc paraître dérisoire mais on préfère placer son argent dans d’autres loisirs ! Et c’est aussi une question de principe : dans ces pays les gens ont trop souvent tendance à penser que le touriste est une vache à lait, que le prix n’a aucune importance pour lui. Payer une petite surtaxe par rapport au prix local, pourquoi pas, mais être pris pour des imbéciles, non !

Nous arrivons à l’hôtel où les chambres à 70 000 rupiahs (au lieu de 60 000…) sont plutôt glauques : moustiques, blattes, odeur de renfermé. Ça n’est qu’une étape, après tout.

Vendredi 18 juin.

Après une nuit un peu courte mais correcte malgré l’appel du muezzin (la mosquée est mitoyenne de l’hôtel), dans la salle de bain, une blatte est apparue… mais sans tête : elle emportera son mystère dans sa tombe !

 

L'invité surprise

Bus à 7h pour Bima, distante de 150 km… soit en théorie 7h de trajet.

En Indonésie, en général, les sièges des bus sont beaucoup trop serrés, parfois l’assise se détache, les tissus sont déchirés ou les vitres vibrent. Parfois il en manque, d’ailleurs. Certains bus ont les amortisseurs usés, l’échappement défectueux, des trous dans le plancher. Beaucoup de gens fument, certains ne supportent pas les virages, des bébés hurlent.

Et bien ce bus-ci est un concentré d’Indonésie roulant.

Le bus de l'angoisse

Après une heure de route, un tabouret métallique (ce sont les sièges d’appoint) tombe du bus par la porte ouverte, heurte le côté, casse la vitre près d’Olivier. Heureusement, plus de peur que de mal ! Dans l’après midi, un gros sac de riz tombe du toit et se répand sur la route. Un peu plus tard nous nous arrêtons à un hôpital car le passager du fond agonise (nous ne comprendrons pas trop ce qui lui arrive). Une demi-heure avant l’arrivée, on nous change de bus pour finir le trajet debout : finalement ça n’est pas plus mal. Nous arrivons à Bima à 17h, soit après 10 heures de route ! Pile poil pour changer de terminus et attraper le dernier bus pour Sape, ou plutôt, l’entrée de la ville, d’où nous finissons notre trajet en calèche… à 18h30 nous sommes à l’hôtel pour conclure cette deuxième journée de route. Petit réconfort : on mange bien !

Ferry n° 2

Samedi 19 juin. Nous montons dans le bateau à 7h30, il quitte le port à 9h. Bon, c’est un brouhaha incroyable, mais au moins il y a un peu d’air et on peut se dégourdir les jambes. Et puis nous avons un vrai ticket avec un prix écrit dessus ! Nous avons la chance de revoir le même chef d’œuvre cinématographique que dans le premier ferry : « Sniper II ».

Après 9h en mer, nous arrivons enfin à destination : Labuhanbajo, sur l’île de Flores.

Nous aurons donc pris 4 bus, 4 bemos, 1 voiture, 2 ferries et 2 calèches pour atteindre notre objectif en 3 jours de trajet non stop.

L’Indonésie se mérite !

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4 réponses

  1. Dominique dit :

    Salut les filles,
    C est tres drole, on est aussi en Indo. On a failli aller a Alor puis a Flores, mais un avion complet nous en a empeche. On est donc parti en Sulawesi. Et je confirme, l Indonesie, ca se merite. bises

  2. Virgile dit :

    Petit message pour la connaissance des cafards (la survie du cafard sans tête)
    « Un Cafard peut-il survivre sans tête ? Oui, et même plusieurs semaines…

    Un couple de cafards a ainsi vécu plusieurs semaines dans un bocal.

    La tête du Cafard isolée survit aussi. Elle fonctionne pendant quelques heures et agite ses antennes dans tous les sens jusqu’à ce qu’elle n’ait plus d’énergie.

    Les caractéristiques physiques d’un insecte font que sa tête n’est pas un organe aussi vital que pour un mammifère.

    En effet, la tête ne sert pas pour respirer à l’insecte qui respire par les pores de sa peau (si l’on peut dire), qu’il n’y a pas de circulation sanguine et que le système nerveux n’est pas centralisé mais réparti en ganglions dans tout le corps. »

  3. Olivier dit :

    [quote]C est tres drole, on est aussi en Indo. On a failli aller a Alor puis a Flores, mais un avion complet nous en a empeche. On est donc parti en Sulawesi. Et je confirme, l Indonesie, ca se merite. bises
    Parfait. Vous pourrez compléter avec une description de ce qu’on pas eu le temps de voir !

  4. Olivier dit :

    [quote]Petit message pour la connaissance des cafards
    Excellent, du commentaire utile ! 🙂
    Merci, c’était vraiment très interressant ! Je confirme que le corps bougeait encore.
    MAIS : ça ne résoud pas tout le mystère car… nous n’avons jamais trouvé la tête !
    Alors : que s’est il passé ?

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