Un petit coin de soleil

Pour nos 20 jours de rando (voir section GTA), le matériel qui m’aura demandé le plus de recherches préalables (et quelques doutes avant de faire le pas) est le panneau solaire portable.

Mon objectif était tout simplement d’être réellement autonome en électricité.

Objectif atteint, avec quelques réserves : l’occasion pour moi de faire un bilan de mon achat !

Le cahier des charges

En préparant notre rando, nous avons admis que nous ne voulions pas nous passer de notre appareil photo, qu’il était indispensable d’avoir une lampe frontale chacun, et qu’il nous fallait au moins un téléphone portable, par sécurité.

Mon goût du luxe me faisait hésiter à emporter un « smart phone » : il fait office de GPS et peut, si nécessaire, diffuser de la musique, afficher des films, m’indiquer la station service la plus proche, ou simuler différents sons très utiles.

J’ai vite admis qu’il était totalement indispensable : nous partirons avec 2 téléphones.

Nous lançant dans 20 jours d’affilée sans la certitude de croiser une seule prise électrique, nous avions besoin d’aller au delà des 2 ou 3 jours d’autonomie de ces appareils.

Concrètement, il nous fallait donc trouver l’énergie pour :

  • un appareil photo Panasonic Lumix TZ-7
  • deux lampes frontales Petzl Tikka 2+ à piles AAA
  • un téléphone portable Sagem myX-5m
  • un Apple iPhone 3G

Les prétendants

Eliminant d’office les éoliennes portables, les manivelles qu’il faut tourner pendant des heures, et autres remorques de batteries, je me suis rapidement intéressé aux panneaux solaires.

Pour faire court, j’ai écumé de très nombreux sites de test et de vente pour en tirer quelques conclusions :

  • un appareil photo numérique avec un grand écran demande beaucoup d’énergie. Très peu de panneaux solaires en fournissent suffisement.
  • beaucoup de « chargeurs solaires », en particulier pour iPhone, sont peu utilisables dans la mesure où ils demandent un soleil du Sahara pendant 3 jours pour le recharger.
  • il existe une multitude de chargeurs de téléphone portable « universels », mais peu sont compatibles à la fois avec un vieux Sagem et un iPhone récent, encore moins peuvent recharger des piles et un appareil photo.
  • les seuls chargeurs efficaces sont relativement chers.
  • tous ne sont pas solides et légers.
  • globalement, beaucoup de sites promettent n’importe quoi

And the winner is…

Après m’être abimé les yeux à chercher mon bonheur sur internet, j’ai trouvé le seul vrai chargeur solaire portable « universel » chez SolariFlex.

Il s’agit d’un « pack » composé d’un panneau solaire étanche et pliable 6W muni d’une prise « allume cigare femelle » sur lequel se branche au choix :

  • un câble USB (qui m’intéresse pour l’iPhone)
  • ou un chargeur vraiment universel, compatible avec la plupart des piles et batteries (pour les lampes frontales, l’appareil photo, et le Sagem).

Il existe pleins de variantes, le panneau et le chargeur peuvent s’acheter séparément, il est même possible d’y ajouter une batterie (qui fait l’intermédiare entre le panneau et un appareil que l’on ne voudrait jamais arrêter la journée, par exemple).

Voici à quoi ressemble la bête quand elle est repliée :

Panneau solaire - présentation

L’ensemble était affiché à 159 euros, je l’ai obtenu pour 129 euros grâce à une offre promotionnelle.

Les plus

Globalement, le panneau solaire a tenu ses promesses : j’ai pu me contenter de l’énergie solaire pour recharger les appareils ci-dessus.

Le panneau est solide et il semble bien étanche : il a pris des griffures de sapins, un peu de pluie, de la poussière, le tout sans broncher.

Il est bien pensé : flexible et avec un trou à chaque coin, il peut facilement s’attacher sur un sac à dos, par exemple avec des bâtons de marche et un bout de ficèle.

…comme on peut l’admirer sur cette photo :

Panneau solaire sur sac à dos

L’adaptateur fourni tient aussi ses promesses : les broches astucieuses permettent d’adapter à peu près n’importe quelle batterie, et les accus standards. A noter qu’il peut également être branché sur le secteur ou sur un allume-cigare. Pratique !

J’ai pris quelques photos pour le montrer en détail :

Panneau solaire - mise en place batterie sur chargeur (1) Panneau solaire - mise en place batterie sur chargeur (2) Panneau solaire - Batterie dans le chargeur

En luminosité parfaite, j’ai pu recharger (estimations très grossières !) :

  • l’iPhone : 2 heures
  • le téléphone Sagem : 2 heures
  • l’appareil photo : 3 heures
  • les 2 piles de lampe frontale : 6 heures
  • à noter que j’ai un GPS « de voiture » et qu’il se recharge également avec l’adaptateur alume cigare du panneau

La plupart des appareils se rechargent aussi sous un ensoleillement moyen, le matin, le soir, ou sous plafond nuageux léger… mais moins vite. J’avais pris l’habitude de sortir le panneau dès qu’on s’arrêtait, y compris en fin d’après midi avant que le soleil ne se couche, et en orientant bien le panneau en direction du soleil, ça restait utile.

 

En tout cas, c’est vraiment sympa de pouvoir profiter de cette réserve d’énergie quasi inépuisable pendant qu’on marche, j’ai été convaincu par le concept ! On a un peu l’impression qu’à chaque pas, on fournit un peu d’énergie à l’appareil électronique, c’est marrant.

Les moins

Evidement, tout n’est pas rose, mais les problèmes sont loin d’être dramatiques.

 

Pour commencer, l’adaptateur USB noir fourni avec le chargeur ne fonctionnait pas avec mon iPhone 3G. Après pas mal de tests et de recherches, j’ai découvert que l’alimentation particulière des iPhone 3G (et 3GS) et nouveaux iPod n’était pas compatible avec cet adaptateur, contrairement à ce qui était promis (à priori, pas de problème avec les « anciens » iPod et les iPhone 1ère génération). J’ai fini par le découvrir sur le forum Apple.

Un tour à la Fnac, un adaptateur « made for iPod »… blanc en poche (quelques billets en moins, dans cette même poche), et le problème était résolu.

Un peu énervant !

Les responsables de SolariFlex (qui ont eu le sérieux de me répondre) m’ont affirmé que les chargeurs livrés depuis Octobre 2009 n’auraient plus ce problème : à vérifier !

 

Pour les deux autres petites choses embêtantes, il faut rappeler un détail important : avec l’énergie solaire, le passage « on / off » peut se faire très rapidement : on passe sous un arbre, derrière un rocher, ou sous un nuage un peu épais. Suivant la sensibilité de l’appareil en recharge, on peut donc quasi-constamment alterner « en charge » ou non.

 

Première conséquence : l’iPhone, qui a ce défaut particulièrement énervant de s’allumer lorsqu’on le branche sur une alimentation, ne restera pas sagement éteint pendant qu’on le charge, à moins de s’assurer d’un éclairage constant (c’est-à-dire, d’une alimentation constante). Plus grave : l’écran s’allume quelques secondes et il vibre ou fait une petite sonnerie à chaque fois qu’on le branche ou le débranche. Résultat, prenez un iPhone, branchez le sur le panneau solaire pendant une journée, passez sous quelques arbres, saupoudrez de quelques nuages, et vous obtenez, le soir venu, un appareil plus déchargé que le matin. Formidable !

Notez bien que ce problème est entièrement la faute d’Apple et non du panneau solaire que vous choisirez. Mais quoi qu’il en soit, vous n’aurez pas le choix : il faudra recharger l’iPhone à la pause pique-nique, ou s’assurer qu’on aura du soleil en quasi continu (ou quelques rares passages à l’ombre dans la journée). Une fois qu’on a admis ça, on est plus déçu. Soit dit en passant, je pense que ce n’est pas très bon pour la batterie d’enchaîner les passages avec ou sans alimentation…

 

Enfin, la seule limite vraiment gênante est liée à l’ampérage du chargeur : lorsque je rechargeais la batterie de mon appareil photo et qu’il n’y avait plus de soleil, la charge s’arrêtait… mais ne reprenait jamais ! Il fallait débrancher et rebrancher le chargeur pour que la charge reprenne. Agaçant.

La réponse que m’a fournie SolariFlex est de passer à un chargeur de plus grande puissance. Un peu facile comme réponse, sauf que, heureusement, il est possible de mettre plusieurs panneaux solaires en série pour multiplier leur puissance. Si je veux absolument me débarrasser de cet inconvénient, je peux donc acheter un nouveau panneau (pour 89 euros) et le brancher à celui que j’ai déjà. Cette solution, même si elle ne m’enchante pas, est donc « valable ».

 

En pratique, j’ai simplement choisi de limiter la recharge de l’iPhone et de l’appareil photo aux moments de pause, où l’éclairage est continu, ou à de longues marches en altitude (sans arbres)… sans que le temps ne se couvre trop !

Comme par exemple ici à la pause pique-nique en plein cagnard :

Panneau solaire - en action

Pour les piles et la batterie du téléphone Sagem, pas de soucis : on les laisse branchées quelque soit le temps, et avec un peu de patience, elles se rechargent.

En conclusion…

En conclusion, je suis bien content de mon panneau solaire.

Malgré ses limites, il m’a permis de maintenir chargé tout mon attirail pendant 3 semaines de marche, par une météo clémente.

Il a certes ses limites, mais il reste efficace, solide, et j’ai eu un bon contact avec l’équipe SolariFlex : professionnels, plutôt sympas et à l’écoute des remarques que je n’ai pas manquées de leur faire.

Maintenant que vous avez les cartes en main, y compris mes quelques remarques, à vous de choisir !

Appendix : de l’énergie écolo ?

Attention, contrairement à ce que vous lirez partout en cherchant des infos sur ce type de produit, un chargeur solaire n’est en rien « écolo » !

Sa production et son transport (de Chine, vous n’aurez pas le choix) ne sont pas neutres, loin s’en faut.

Il faudra s’en servir pendant longtemps avant que son bilan ne soit positif par rapport à une prise de courant.

Pour ma part, j’essaye de m’en servir dès que j’en ai l’occasion, chez moi, en week-end, plutôt que d’utiliser le secteur : c’est aussi une façon de rentabiliser mon achat !

Et puis… j’ai prévu de lui en faire voir d’autres, des ptites balades Cool

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3 réponses

  1. Pierre dit :

    héhé c’est parce que tu m’avais pas écouté quand je t’en avais parlé incidemment : un cable non Apple ne voudra en effet pas recharger ton iPhone SAUF si tu le branches sur une rallonge USB. La rallonge zigouille alors la vérification du matos « Made in Apple ».

    Marrant de lire ça, je n’avais pas vu cet article avant :o)

  2. Olivier dit :

    Quelle connerie quand même cette histoire !

    Bon, ceci étant dit je prepare quand même un article faisant l’apologie de l’iPhone en voyage, très bientôt publié 🙂

    Ps : c’est bien de relire les vieux articles !

  3. Thai-Son dit :

    Hehehe j’ai converti plein de monde ici, certains soirs, Lysou se sert encore plus de son smartphone que moi!

    Et oui, je suis, relis, fais suivre, votre blog que je trouve vraiment distrayant, et qui me permet de m’evadet un peu du monde IT…

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